- Accueil
- Dans le monde
- Nos directions régionales
- Afrique centrale
- ´¡³¦³Ù³Ü²¹±ô¾±³Ùé²õ : Afrique centrale
- Quels sont les mécanismes et facteurs contribuant au développement de l’agriculture biologique au Cameroun ?
Quels sont les mécanismes et facteurs contribuant au développement de l’agriculture biologique au Cameroun ?

Cette thèse de doctorat en économie de Montpellier SupAgro (Université de Montpellier), fut réalisée avec le concours de l’Université de Yaoundé II (sous la direction du Prof Georges Kobou), du Cirad (sous la direction de Ludovic Temple et l’encadrement de Syndhia Mathé) et des services de coopération de l’Ambassade de France (bourse). Elle questionne les conditions du développement de l’agriculture biologique au Cameroun en mobilisant une analyse des transitions sociotechniques et la méthode d’élicitation.
Le choix des modèles agricoles capables de contribuer à la fois à des enjeux de sécurisation alimentaire, de résilience aux chocs socio-économiques, sanitaires et climatiques, d’inclusions sociales et transgénérationnelles sont déterminantes dans les stratégies de développement en Afrique. Dans cette orientation, l’initiative « Ecological Organic Agriculture » de l’Union Africaine prévoit une intégration de l’Agriculture Biologique (AB) dans les politiques publiques de pays membres d’ici 2025.
Une analyse heuristique et empirique du modèle multi-niveau d’analyse de la transition montre que le développement de l’AB impliquant une transformation du système agricole et alimentaire au Cameroun est possible sous trois conditions qui organisent les résultats de la thèse. La première repose sur une acceptation politique de la pluralité de l’AB déclinée en trois types : agriculture naturelle, AB entrepreneuriale et AB certifiée. La seconde repose sur la structuration d’une trajectoire de développement portée par l’agriculture naturelle. La troisième repose sur un écart de performances relatives faible entre l’agriculture naturelle par rapport à l’agriculture conventionnelle. A travers une étude de cas empirique dans la région du Centre du Cameroun, documentée par l’expérimentation méthodologique de l’élicitation à dire d’experts, la thèse évalue les écarts de performance entre l’agriculture naturelle et l’agriculture conventionnelle selon trois indicateurs relatifs à la sécurité alimentaire : rendement moyen, prix bord champ, quantité de travail. Les résultats montrent que l’écart de rendements entre l'agriculture naturelle et l’agriculture conventionnelle sur la banane plantain et le manioc est plus faible au Cameroun que celui annoncé par les méta analyses. Les prix à la production des deux systèmes sont identiques en raison de l'absence de marché institutionnalisé pour les produits de l’agriculture naturelle. La différence de quantité de travail est sensiblement plus élevée pour l’agriculture conventionnelle par rapport l’agriculture naturelle.
L’élicitation probabiliste est une méthode visant à formaliser les connaissances ou les croyances d’une personne au sujet d’une ou de plusieurs quantités incertaines, sous la forme d’une distribution de probabilité de cette/ces quantité(s). Cette méthode permet de comparer de manière quantitative, à partir des connaissances locales d’experts, des indicateurs de performance entre des modes de production d’AB relativement à une agriculture plus intensive en intrants chimiques ou qualifiés d’agriculture conventionnelle.