Initiative TSARA : la recherche partenariale au service de systèmes alimentaires durables en Afrique et en Europe s’élargit

Institutionnel 26 février 2025
Face aux crises climatiques, à la pénurie d’eau et à l’insécurité alimentaire, TSARA cherche à transformer les systèmes alimentaires en Afrique et en Méditerranée, combinant innovation locale et partage de connaissances internationales. Le renforcement stratégique et le développement de l’initiative ont été confirmés par la 3e assemblée générale, qui s’est tenue le 26 février, en marge du Salon international de l’agriculture (SIA) et en présence des 32 institutions membres de TSARA. A cette occasion, et alors que le Maroc est cette année le pays invité d’honneur du salon, l’ENA de Meknès (Maroc) et le Cirad (France) ont pris la coprésidence de TSARA à la suite d’INRAE et de l’ISRA (Sénégal).
32 institutions ont participé à la 3ème assemblée générale de l'initiative TSARA - Transformer les Systèmes Alimentaires et l'Agriculture par la Recherche en partenariat avec l'Afrique. © S. Della Mussia, Cirad
32 institutions ont participé à la 3ème assemblée générale de l'initiative TSARA - Transformer les Systèmes Alimentaires et l'Agriculture par la Recherche en partenariat avec l'Afrique. © S. Della Mussia, Cirad

32 institutions ont participé à la 3e assemblée générale de l'initiative TSARA - Transformer les Systèmes Alimentaires et l'Agriculture par la Recherche en partenariat avec l'Afrique. © S. Della Mussia, Cirad

La 3e assemblée générale de TSARA a permis de réaliser un point d’étape de la mise en œuvre du plan d’action de TSARA, de discuter de la contribution scientifique à la révision des lois agricoles en France, au Sénégal, et au Maroc, et d’aborder les priorités de 2025. Six nouveaux membres associés ont été accueillis dans l’initiative et la coprésidence de l’initiative a changé d’institutions.

Passation de la co-présidence au Cirad et à l'ENA de Meknès

« Face aux défis majeurs dans les domaines de l’agriculture, de l’alimentation de l’environnement, auxquels l’Afrique et l’Europe sont confrontées, dans un contexte très marqué de changement climatique, l’initiative TSARA démontre notre capacité collective à travailler sur des enjeux clés. A l’interface entre sciences et politiques publiques, l’initiative est porteuse d’espoir, et on constate concrètement que l’agroécologie se développe sur le terrain », s’est réjoui Philippe Mauguin, PDG d’INRAE au moment de la passation de la co-présidence de l’initiative TSARA à l’Ecole Nationale d’Agriculture (ENA) de Meknès et au Cirad.

Passation de la co-présidence de TSARA. De gauche à droite : Elisabeth Claverie de Saint Martin, PDG du Cirad, Saïd Amiri, directeur de l’ENA de Meknès, Philippe Mauguin, PDG du Cirad et Moustapha Gueye, DG de l'ISRA.

Passation de la co-présidence de TSARA. De gauche à droite : Elisabeth Claverie de Saint Martin, PDG du Cirad, Saïd Amiri, directeur de l’ENA de Meknès, Philippe Mauguin, PDG d'INRAE et Moustapha Gueye, DG de l'ISRA.

« Cette dynamique s’inscrit en effet dans un contexte international où les enjeux de sécurité alimentaire, de transition agroécologique et de résilience climatique sont prioritaires. La contribution de la recherche scientifique aux futures lois agricoles nationales est essentielle. Au moment, où la souveraineté alimentaire est au cœur de l’actualité, voir cette initiative grandir est très enthousiasmant. TSARA peut apporter énormément dans le dialogue entre l’Europe et Afrique », a complété Elisabeth Claverie de Saint Martin, PDG du Cirad.

Saïd Amiri, directeur de l’ENA de Meknès a poursuivi : « C’est un honneur de prendre la présidence avec le Cirad de cette vaste initiative pour transformer les systèmes agricoles et alimentaires en Afrique, et dans la suite du séminaire que nous avons organisé en décembre dernier avec 17 institutions de 11 pays sur la capacité des sciences à transformer l’agriculture. Notre établissement est pleinement mobilisé dans la formation des jeunes agriculteurs à l’agroécologie avec la création d’une nouvelle filière de formation et d’un centre national d’innovations en agroécologie, dans le cadre de la Stratégie Génération Green du ministère de l’agriculture ».

Cette stratégie vise une transformation juste et équitable du secteur agricole : il s’agit d’améliorer la vie des petits producteurs, favoriser l’émergence d’une classe moyenne agricole, promouvoir des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et adaptée au changement climatique, tout en utilisant les technologies numériques avec un objectif de 2 millions d’agricultrices et agriculteurs connectés aux services agricoles d’ici 2030. Un million d’hectares sont d’ores et déjà mis à disposition par l’Etat pour favoriser l’installation des agricultrices et agriculteurs.

Pays invité d’honneur du Salon international de l’agriculture, le Maroc participe à l’initiative TSARA à travers l’ENA de Meknès et l’École Nationale Forestière d'Ingénieurs, tout nouveau membre de l’initiative. 

Deux projets phares en matière d’alimentation et deux nouveaux projets européens pour la Méditerranée

Parmi les actions phares de TSARA qui associent des équipes scientifiques du Maroc, de la Tunisie, du Sénégal et de la France : le projet MAHDIA, s’attache au nexus entre problématique de l’eau, alimentation et transition agroécologique. Ce projet est financé par le ministère français de l’Europe et des affaires étrangères. Il associe l’Institut national agronomique de Tunisie (INAT), l’ENA de Meknès, l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), le CIHEAM Montpellier, le Cirad, INRAE et l’Institut Agro Montpellier.

Autre projet phare de l’initiative avec des partenaires d’Afrique du Sud, du Sénégal et de France : le projet FAMA – Alimentation et Microbiote en Afrique s’intéresse à la nutrition du microbiome aux politiques publiques, en passant par le consommateur et l’environnement alimentaire, et avec une diversité d’acteurs de la recherche, de la société civile et du secteur privé.  Le projet est soutenu par l’Ambassade de France en Afrique du Sud avec le financement du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères et implique le Cirad, lNRAE, l'université de Prétoria, l'université du Cap-occidental, l'African Research council (ARC), le Council for scientific and industrialised research (CSIR) et le laboratoire LARTES-IFAN de l'université de Cheick Anta Diop, en collaboration avec l'ONG Siyazisisa Trust et le groupe privé Puratos. 

En plus de ces deux projets phares, 1,3M€ ont par ailleurs été consacrés à des « projets starters » entre 2022 et 2025, s’attachant aux . L’appel à projets a mis l’accent en 2025 sur la nutrition, la transformation et la circularité.

En 2025, TSARA franchit une nouvelle étape avec le lancement de deux premiers projets européens pour la Méditerranée : MORFeuS autour d’approches territoriales et d’outils d’aide à la décision pour la résilience (Algérie, France, Maroc, Portugal, Tunisie) et AQUEDUCT, sur les méthodes de comptabilisation de l'eau en situation de crise, changement climatique et chocs externes (Espagne, France, Italie, Maroc, Tunisie).

Un groupe de travail dédié à l’interface science & politique pour contribuer aux lois d’orientation agricoles

De plus, dans un contexte de réformes agricoles en Afrique et en Europe, l’initiative a acté la création d’un groupe de travail dédié à l’interface science & politique. Ce groupe consolidera les contributions scientifiques de TSARA aux politiques publiques agricoles sur des enjeux tels que la souveraineté alimentaire, l’emploi agricole, et la gestion des ressources communes. 

« L’agriculture est un levier essentiel pour créer des emplois durables, notamment pour les jeunes. La conférence que nous avons organisée fin 2024 à Dakar a mis en lumière des pistes concrètes pour la nouvelle loi d’orientation agro-sylvopastorale. L’action de TSARA, en facilitant l’interface entre la science, la politique et le terrain, soutient ces réformes et met en œuvre des solutions pratiques pour moderniser le secteur et rendre les métiers agricoles attractifs », a souligné Moustapha Gueye, DG de l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA), co-président sortant de TSARA.

En termes de mobilisation des acteurs, l’originalité du projet TSARA repose ainsi sur des actions à fort effet de levier comme cette conférence internationale sur l’enjeu et le futur de l’emploi en agriculture, mais aussi des webinaires co-construits sur d’autres thématiques comme les sols, les races animales locales,…

Six nouveaux membres rejoignent TSARA

TSARA poursuit son ouverture vers l’Europe et les pays anglophones d’Afrique avec l’adhésion de six nouveaux membres en tant qu’associés :   

  • Addis Ababa University (Éthiopie)
  • CIHEAM Montpellier (France)
  • ENFI - École nationale forestière d'ingénieurs (Maroc)
  • IRD – Institut de recherche pour le développement (France)
  • NMAIST - Nelson Mandela African Institution of Science and Technology (Tanzanie)
  • Obafemi Awolowo University (Nigéria) 

Rappel de la liste des 26 autres institutions membres :

Afrique du Sud    ARC
Afrique du Sud     University of Pretoria
Afrique du Sud     University of Western Cape
Bénin    Université Abomey Calavi
Burkina Faso    INERA
Burkina Faso    CIRDES*
Cameroun    IRAD
Côte d’Ivoire    INPHB/ESA
Égypte    ARC
Kenya    ICIPE
Madagascar    Université d'Antananarivo
Madagascar    FOFIFA
Mali    IER
Maroc    ENA Meknès
Régional - Afrique de l'ouest    CILSS*
Sénégal    UCAD
Sénégal    ISRA
Sénégal Université Gaston Berger
Tunisie    UCAR
Tunisie    IRESA
Zimbabwe    Université du Zimbabwe
France    INRAE
France    Cirad

France Institut Agro
France AgroParisTech

* Organisations régionales du continent africain

 

À propos de l’initiative TSARA - Transformer les systèmes alimentaires et l’agriculture par la recherche en partenariat avec l’Afrique :
TSARA est une initiative de partenariat de recherche, formation et innovation dont l’objectif est de partager des connaissances, méthodes et réseaux ainsi que de co-construire des programmes et projets en soutien aux acteurs de terrain et aux politiques publiques africains et européens, en contribution aux grandes initiatives internationales qui relient Afrique, Europe et autres continents, dans les domaines de l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. 
TSARA vise à renforcer les coopérations de recherche en partenariat pour promouvoir une agriculture, des systèmes alimentaires et des paysages agricoles, pastoraux et forestiers durables. Elle s’inscrit dans l’objectif porté conjointement par l’UA et l’UE de renforcement des coopérations, notamment scientifiques, entre les organismes de recherche et les établissements d’enseignement supérieur d’Afrique et d’Europe.
TSARA ambitionne de s’ouvrir à de nouveaux partenaires tant africains qu’européens voire au-delà. La gouvernance et la charte explicitent les engagements d’ouverture, de transparence, d’éthique de la recherche ainsi que les règles de propriété et de partage des données constituent, avec la visée scientifique et les ambitions de dynamique collective exprimées ci-dessus, les piliers du consortium et les valeurs ajoutées attendues de l’initiative TSARA.