Plaidoyer 25 novembre 2025
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Lutte contre la déforestation en Amazonie : pourquoi la légalité est importante ?
Des bénéficiaires du programme TerrAmaz expliquent le système de pâturage tournant à Guaviare, en Colombie. © Cristina Rosero Ramírez, Cirad
La déforestation tropicale demeure l’un des moteurs majeurs du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité. En Amazonie, elle représente encore une menace pour 4,7 millions d’hectares de forêts subsistantes. Les systèmes actuels de suivi et d’alerte ne distinguent pas la déforestation autorisée par la loi de celle qui ne l’est pas. Une omission qui rend difficile la traduction des engagements internationaux en résultats concrets.
Le projet TerrAmaz : un cadre d’analyse opérationnel
Coordonné par le Cirad et financé par l’Agence française de développement (AFD), le projet TerrAmaz (2021-2025) a permis de tester, dans plusieurs territoires amazoniens, des approches territoriales conciliant développement local et protection des forêts. En Colombie, dans le département du Guaviare, les chercheurs y ont conçu un cadre analytique inédit permettant d’identifier les zones de déforestation légale et illégale, à partir du droit national et des plans d’utilisation des terres de chaque commune.
Ce travail pionnier montre que 75 % de la déforestation est illégale dans le Guaviare, principalement en raison d’une gouvernance territoriale encore fragile après des décennies de conflit armé.
Inclure les acteurs locaux pour un futur sans déforestation
Les auteurs de ce Perspective plaident pour une approche pragmatique et inclusive de la légalité environnementale. Ils recommandent la construction de solutions transitoires associant les autorités locales : accords de conservation, plans de reconversion durable, et systèmes de « titres verts » permettant de régulariser certaines situations illégales passées sans recourir à des amnisties générales. L’objectif : inclure le plus grand nombre d’acteurs dans la dynamique zéro déforestation.
Repenser les financements de la protection forestière
L’étude met également en lumière la nécessité de réformer les règles d’allocation budgétaire pour les institutions locales en charge du contrôle de la déforestation. Aujourd’hui, ces transferts dépendent de la population, non de la superficie forestière à gérer. Les auteurs préconisent d’indexer les financements publics sur les surfaces effectivement protégées ou gérées durablement, pour donner aux territoires les moyens d’agir.